Introduction


Au XIXe siècle, la perception de la folie n'évolue pas de façon importante par rapport aux siècles précédents, comme le XVIIe siècle où le monde de la « folie » devient un monde d'exclusions.



Charles Baudelaire,




Guy de Maupassant,




ou encore Franz Kafka,

nous font partager quelques formes et nuances de folies de par certaines de leurs œuvres. L'esprit est voué au déchirement entre son aspiration à l'idéal et l'appel du gouffre, de la déchéance et du péché, dans le recueil de Baudelaire, Les Fleurs du mal, cette œuvre nous expose l'idée d'un « spleen », d'un mal-être profond.

Une nouvelle qui peut être qualifiée de conte de peur ou d'angoisse, Le Horla de Maupassant nous dévoile une folie qui conduira le personnage à commettre un meurtre.

Une œuvre qui fascine les psychanalystes, fondée sur la perte d'identité, la culpabilité et la transformation du corps, La Métamorphose de Kafka, est la représentation métaphorique de la Folie.

Nous allons donc nous interroger, comment la folie est-elle représentée à travers les personnages du XIXe et XXe siècle ? Nous allons mettre l'accent sur les formes de mal-être, représentées à travers les personnages du XIXe et XXe siècle notamment dans le poème Au Lecteur, et dans la nouvelle de littérature étrangère La Métamorphose, puis nous ferons la lumière sur la folie meurtrière représentée à travers les personnages du XIXe et XXe siècle, plus précisément dans le poème Le Vin de l'assassin, dans la nouvelle Le Horla, et dans son adaptation en bande dessinée de Guillaume Sorel.


I. Le mal être conduisant à la folie représenté à travers les personnages du XIXe et du XXe s.

La folie est un dérèglement mental, de la démence, un égarement de l'esprit, cela peut définir aussi un acte déraisonnable, passionné, excessif, insensé, un vif penchant pour quelque chose, un manque de jugement, une absence de raison.

A. Contexte historique

a) Étymologie du mot « folie »

Le mot « folie » vient du latin «fol» qualifiant une personne atteinte de troubles mentaux, mais « fol » se retrouve aussi dans le parler provençal, utilisé au sens latin de soufflet.

b) La loi des aliénés

Sous le règne du roi Louis-Philippe la « Loi des aliénés » datant du 30 juin 1838, fut promulguée, elle traitait des institutions et de la prise en charge des malades mentaux. Avant la mise en place de cette loi, n'importe qui pouvait faire hospitaliser un autre individu, en raison des abus, cela constituait un sérieux problème (certaines personnes étaient envoyées à l'asile sous le prétexte d'une folie, qui n'était pas existentielle ; de ce fait la famille, ou les proches vicieux pouvaient récupérer les biens de la personne). Elle fut inspirée par Jean-Etienne Esquirol, elle imposait à chaque département la construction d'un asile et définissait les modalités d'internement. Les médecins pouvaient alors priver les malades mentaux de leur liberté (cela ne relevant plus du pouvoir judiciaire), une citation peut venir illustrer ce fait : « L’aliéniste dans son asile apparaît donc comme un personnage qui cumule des fonctions d’administrateur, de juge, d’expert, de thérapeute et de savant », tirée d'Histoire de la psychologie en France, J. CARROY, A. OHAYON et R. PLAS, Grands repères, La Découverte, 2006, p. 21.

c) Les pratiques appliquées aux malades


L'interprétation de la folie au XIXème siècle évolue sensiblement par rapport aux siècles précédents, il est le siècle où on pratique les saignées avec la pensée que les troubles mentaux ont une origine organique, on purge les malades pour les vider de leur humeurs impures en les faisant vomir. La lobotomie est pratiquée par la psychiatrie au XXème siècle ainsi que des injections pour déclencher des comas, une stérilisation contrainte. De plus, les malades mentaux sont exterminés par l'Allemagne nazie.



d) Leur lieu d'internement

Le lieu de la folie, l’asile, devient un lieu qui connaît de nombreuses visites du peuple, ainsi que l'investissement des romanciers, il se change en un lieu culturellement ouvert à tous. Le monde asilaire comprend donc une multiplication des incursions de la littérature. On classe les malades en différentes catégories selon leurs critères, les spécificités de leur comportement. Prenons pour exemple, l’organisation d'un asile de Province Le Bon-Sauveur de Caen, cet asile à réunis en 1813 les aliénés du Calvados (département de la Basse-Normandie). Une classifications des malades se faisait donc, par rapport à leur sexe et leur profil. Cet asile était composé d'aliénés étant pensionnaires, de quartiers d'infirmeries, de tranquilles, de semi-tranquilles, d'agités, de malpropres, d'épileptiques, d'infirmes et d'enfants (certains termes employés comme le fait de qualifier les patients de « tranquilles », de « semi-tranquilles », ou encore de « malpropres » nous montre qu'il n'étaient pas traités comme nous traitons les malades mentaux de nos jours ; d'ailleurs ces noms qui leur étaient donnés, illustrent l'atrocité des pratiques qu'on leur infligeais).

B. La folie représentée en poésie

a) Histoire des Fleurs du mal

Les changements politiques et sociaux connaissent une accélération considérable, de manière plus sensible pour les changements mentaux, au XIXème siècle. L'Ancien Régime bascule dans un nouveau monde, cela est du à la Révolution qui a été portée par les Lumières.

Dans les années 1830, un vaste mouvement intellectuel et artistique influence Baudelaire, lorsqu'il écrit les Fleurs du mal composées au long des années 1840-1850, le romantisme.

Baudelaire est un poète qui ressentait un dégoût du monde contemporain, et un « spleen » profond qui le menèrent à la recherche d'une évasion, en se plongeant dans un dandysme délibéré en affichant « la supériorité aristocratique de son esprit » ou bien en se livrant au monde funeste des excitants et des drogues.

Trois éditions des Fleurs du mal ont eu lieu, pour cause,le recueil a été revu et augmenté au cours de ces trois éditions successives, certains poèmes condamnés, puis ré-publiés, des poèmes renommés, le changement d'emplacement des sections dans le recueil (les Fleurs du mal sont composées de six sections, Tableaux parisiens, Le Vin, Les Fleurs du mal, La Révolte, Spleen et Idéal et La Mort).

L'édition de 1868 est posthume. Baudelaire ne l'a pas revue. La présente édition est celle de 1861 à laquelle on a joint, à part, les pièces condamnées en 1857.

Ce livre fait une proposition au lecteur, tel qu'un parcours de l'esprit enfermé dans l'ennui et dans la souffrance avec une attirance à un inaccessible idéal. Si les Fleurs du mal ne reflète pas directement la folie, certains poèmes du recueil nous offre quand même certaines nuances de folies à travers les personnages (exemples: LXXV Spleen ou il semble décrire son malaise qui augmente avec le malaise de sa ville, ou encore Le Goût du Néant , il montre ici qui n'a plus de goût en rien, que tout lui paraît sans saveur).

Cependant, même si ce n'est pas le thèmes premier de cet ouvrage, on peut retrouver le mot « folie » ou son sous-entendu dans plusieurs des poèmes, « Qui versent la folie à ce bal tournoyant » (VI Les Phares, sixième quatrain, quatrième vers), « La folie et l'horreur, froide set taciturnes. » (VII La Muse Malade, premier quatrain, quatrième vers), « Te pavaner au lieu que la Folie encombre »(XXXVII Le Possédé, second quatrain, troisième vers), « Dans un délire parallèle »(CVIII Le Vin Des Amants, premier tercet, troisième vers).

b) Analyse du poème Au Lecteur

Le poème Au Lecteur, est le premier du recueil de Baudelaire, il fait partit de la section Les Fleurs du mal, il est le seul placé hors numérotation, il se charge de présenter et ouvrir le recueil, il a donc une importance majeure. Composé de 10 quatrains, de vers en alexandrin, les rimes y sont embrassées et une alternances entre rimes féminines et masculines est présente.

Dans ce poème, on est interpellé en tant que lecteur par l'auteur sur la condition humaine, il se décompose en trois parties, dans les deux premiers quatrains la faiblesse de l'Homme est représentée notamment par l'association du comportement humain aux péchés, du troisième au septième quatrains on remarque qu'une influence est présente, celle de Satan ainsi que la beauté du Mal, en outre, il y a une tendance à l'immortalité et au Mal. On retrouve dans ce poème, la tristesse de l'ennui surtout à partir du huitième quatrains jusqu'au dixième où l'influence du spleen se fait ressentir d'avantage.

Nous allons donc revenir à notre interrogation de départ, comment la folie est-elle représentée à travers le(s) personnage(s) dans ce poème ? Nous allons mettre en avant les actes déraisonnables de l'homme, puis nous nous intéresserons à la façon dont est mis en avant l'un des thèmes majeur du recueil, l'ennui.


AU LECTEUR


La sottise, l'erreur, le péché, la lésine,
Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords,
Comme les mendiants nourrissent leur vermine.


Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches ;
Nous nous faisons payer grassement nos aveux,
Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux,
Croyant par de vils pleurs laver toutes nos tâches.


Sur l'oreiller du mal c'est Satan Trismégiste
Qui berce longuement notre esprit enchanté ,
Et le riche métal de notre volonté
Est tout vaporisé par ce savant chimiste.


C'est le Diable qui tient les fils qui nous remuent !
Aux objets répugnants nous trouvons des appas ;
Caque jour vers l'Enfer nous descendons d'un pas,
Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.


Ainsi qu'un débauché pauvre qui baise et mange
Le sein martyrisé d'une antique catin,
Nous volons au passage un plaisir clandestin
Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.


Serré, fourmillant, comme un million d'helminthes,
Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons,
Et, quand nous respirons la Mort dans nos poumons
Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.


Si le viol, le poison, le poignard, l'incendie,
N'ont pas encor brodé de leurs plaisants dessins
Le canevas banal de nos piteux destins,
C'est que notre âme, hélas ! N'est pas assez hardie.


Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,
Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,
Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants,
Dans la ménagerie infâme de nos vices,


Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde !
Quoiqu'il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bâillement avalerait le monde ;


C'est l'Ennui!-l’œil chargé d'un pleur involontaire,
Il rêve d'échafauds en fumant son houka,
Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
-Hypocrite lecteur,-mon semblable,-mon frère !



L'échange entre le poète et le lecteur

Dans ce poème ce que Baudelaire met principalement en évidence est l'Ennui, nous allons plutôt nous pencher tout d'abord, sur le « lecteur ». Le poète s'adresse bien évidement au lecteur dans ce poème, le titre en lui même nous le confirme.

Une représentation de la folie détournée


La folie ici, n'est pas représentée de manière très distincte, par contre le champ lexical peut nous laisser penser qu'elle est présente.

Dès le commencement du poème nous avons les mots : « sottise » ; « erreur » ; « péché » (premier vers). Reprenons la définition même de la folie, c'est un dérèglement mental, de la démence, un égarement de l'esprit, cela peut définir aussi un acte déraisonnable, passionné, excessif, insensé, un vif penchant pour quelque chose, un manque de jugement, une absence de raison. En effet, le mot « sottise » correspond à un acte insensé, « erreur » à un acte déraisonnable tout comme le mot « péché ». cette première strophe est en lien avec la folie.

Le second vers, peut être associé au mal-être enfouit dans nos esprit et qui automatiquement par la suite « travaillent nos corps », on peut ajouter que les « remords » au troisième vers conduisent souvent à un état dépressif.

Une attirance obscure

L'auteur déclare que le Mal attire le lecteur, comme certains malades mentaux qui présentent une addiction envers quelque chose et qui se sentent seulement bien en se détruisant la santé (alcool, drogue, etc...), ( comme Baudelaire qui se livra aux stupéfiants et aux drogues également) : « Aux objets répugnants nous trouvons des appas » (second vers du quatrième quatrain), le vers qui le suit est tout aussi révélateur, certains malades savent qu'ils font des erreurs, mais ils continuent car justement comme veut le faire comprendre Baudelaire, ils trouvent la beauté dans le Mal : « Chaque jour ver l'Enfer nous descendons d'un pas », de plus l'idée de se détruire la santé est reprise plus loin dans le poème, au troisième vers de la sixième strophe : « Et, quand nous respirons, La Mort dans nos poumons » les poses dans ce vers causées par les virgules, donne à « La Mort » encor plus d'importance dans le vers. La folie, ici, est représentée à travers le lecteur, c'est lui le personnage du poème qui nous permet de faire le lien. D'ailleurs, l'attirance vers les actes déraisonnables est encore représentée au troisième vers du cinquième quatrains : « Nous volons au passage un plaisir clandestin ». On peut également ajouter que l'hémistiche du quatrième vers de la quatrième strophe : « Sans horreur, à travers les ténèbres qui puent. » nous montre un comportement insensé, elle nous fait penser aux personnes atteintes qui ressente cette attirance pour le mal, les « ténèbres », car c'est « Sans horreur » qu'ils vont « à travers des ténèbres qui puent », l'hémistiche est là pour montrer l'opposition entre le fait que l'on y aille « sans horreur » alors que justement c'est un lieu où le mal règne, le verbes « puer » présente une connotation très péjorative de ces « ténèbres » et pourtant nous y allons sans méfiance, la folie par rapport à cette attirance est donc encore représentée ici. Le second vers du sixième quatrains « Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons » nous expose une image très forte, le verbe « riboter » signifie que les « Démons » qui nous habitent se nourrissent en quelques sorte de notre cerveau, de notre raison.

L'accumulation au premier vers de la septième strophe du poème : « Si le viol, le poison, le poignard, l'incendie » connote avec le champ lexical du crime, cette accumulation nous mène au dernier vers de cette strophe « C'est que notre âme, hélas ! N'est pas assez hardie. », ce manque d' hardiesse, peut être causée par un état dépressif, un mal être profond, un « spleen ».

La représentation de la folie n'est pas le thème primordial des Fleurs du mal, elle se fait ressentir notamment par la présence d'un « spleen » profond et donc qui s'associe à notre étude, une attirance pour le mal est présente dans ce poème.


Une structure révélatrice

Ce poème se décompose en trois parties, du huitième au dixième quatrains on retrouve la tristesse de l'ennui, ainsi que l'influence du spleen qui se démarque d'avantage qu'au début du poème.
 

Des termes sombres

Le thème majeur du poème Au Lecteur, est l'ennui, il est mis en évidence par une accumulation de mots faisant partie du champ lexical de la férocité : « chacals » ; « panthères » ; « lices » (premier vers du huitième quatrains) ; « singes » ; « scorpions » ; « vautours » ; « serpents »(deuxième vers du huitième quatrains) ici, se trouve une idée d'animaux charognards avec « les vautours », de danger, d'empoissonnement et de mort avec en particulier « les scorpions » et « les serpents », dans ces deux vers les animaux décrient sont agressifs et dangereux. Le danger est toujours présent dans le vers suivant, ainsi que la monstruosité, la peur, ces mots exposent des images effrayantes : « Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants ». Le quatrième vers de cette huitième strophe, nous ramène au fait d'être habité par le Mal : « Dans la ménagerie infâme de nos vices » toute cette férocité qui est donc représentée dans cette strophe, demeure en nous.

La neuvième strophe se débute par le pronom personnel « Il », on se rend vite compte que ce n'est plus du lecteur qu'il s'agit, des adjectifs péjoratifs décrivent ce « il » qui nous fait nous interroger : «Il en est plus laid, plus méchant, plus immonde ! ». le reste de cette neuvième strophe nous décrit une force invisible, sans dimension :

« Quoiqu'il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,

Il ferait volontiers de la terre un débris

Et dans un bâillement avalerait le monde »    on apprend donc ici, que cette force pour l'instant inconnue qui n'est certainement pas le lecteur dont il était question jusqu'à présent, est aussi du côté du Mal, on le remarque avec le troisième vers de cette strophe et plus précisément grâce à l'adverbe de manière « volontiers».

Une autre tournure


Une chute entre la neuvième et dixième strophe a lieu, on apprend que l'auteur parle de l' « Ennui », le point d'exclamation accentue l'idée de stupéfaction que nous offre la chute entre les deux quatrains. L'auteur le personnifie dans le deuxième vers de cette dernière strophe : « Il rêve d'échafauds en fumant son houka, ».

Il le compare d'abord à un homme fumant la pipe, puis il le compare une seconde fois en employant une antithèse avec « ce monstre délicat ».

Baudelaire s'associe au lecteur dans le dernier vers de son poème : « mon semblable » ; « mon frère ». D'ailleurs le point d'exclamation en fin de vers donne un sens encor plus violent à ce vers final, aidé également par l'adjectif « Hypocrite » placé à son début. N'oublions pas que l'auteur ressentait le dégoût du monde contemporain et qu'il était habité par un mal-être profond, donc avec ce dernier vers notre idée de mal-être et de folie représentée à travers le personnage qui est ici le lecteur, prend tout son sens.
 

La folie est représentée ici notamment par l'influence du « spleen » et celle de Satan ainsi que la beauté du Mal, par l'association du comportement humain aux péchés, par une peur du temps qui passe représentée à la fin du poème lorsque l'ennui est mis en avant. C'est principalement l'attirance pour le Mal présente dans ce poème qui est représentative de la folie.

C. La folie représentée dans la nouvelle

a) définition de la « métamorphose »

La métamorphose est le changement d'une forme en une autre, ou un changement d'origine surnaturelle qui rend un être méconnaissable, c'est aussi le changement complet dans l'apparence, l'état, la nature de quelqu'un ou de quelque chose. Ce terme vient du grec « métamorphosis » et signifie en effet une transformation ou un changement de forme. L'Homme a toujours trouvé l'inspiration dans celle-ci, de par la littérature contemporaine ou encore de la Bible par Les Métamorphoses d'Ovide.

Ce thème s'implante dans les mythes et la religion.

b) Analyse de la nouvelle

Franz Kafka est l'un des écrivains majeurs du XXe siècle, bien qu'il soit d'origine tchèque, il écrit ses œuvres en allemand. Cet auteur de littérature étrangère adopte des atmosphères sinistres, asilaires, sociétaires inhumaines, cauchemardesques pour ses personnages. Les thèmes forts de cet auteur ont une tendance d'absurde et de réalisme fantastique.

La Métamorphose datant de 1912, est l'une de ses œuvres les plus connues, elle fascine les psychanalystes, elle est fondée sur la perte d'identité, la culpabilité et la transformation du corps, elle est la représentation métaphorique de la folie. Cette nouvelle d'environ une soixantaine de pages passe pour l'une de ses œuvres les plus énigmatiques. En littérature, la métamorphose représente un thème important, pourtant elle est souvent déclinée par les contes et la mythologie, Kafka la transforme en un thème « kafkaïen » c'est pour cela que nous pouvons incorporer cet ouvrage dans notre analyse, car ce thème propre à cet auteur rentre dans les critères de la folie, puisque l'absurde et l'illogique y règne.

Nous allons donc nous interroger, comment la folie est elle représentée à travers le(s) personnage(s) dans La Métamorphose ? Tout d'abord, nous allons nous pencher sur la représentation métaphorique de la folie, puis nous nous intéresserons à l'exclusion de la société.



(image du Salon Littéraire)


 

Une représentation métaphorique de la folie


Gregor Samsa est le personnage principal de cette œuvre qui incarne la folie, tout en fascinant les psychanalystes elle est fondée sur la perte d'identité, la culpabilité et la transformation du corps.
 

Résumé de l’œuvre

Gregor Samsa se réveilla un matin, après une nuit remplie de rêves agités. Il se retrouva dans son lit, absolument métamorphosé en une créature répugnante, un insecte géant. La métamorphose qu'il a subie ne sera expliquée à aucun moment de l'ouvrage, le personnage ignore les raisons de ce changement. Il est représentant de commerce dans le domaine du tissu et de la confection et le seul membre de la famille actif d'un point de vu financier car les affaires de son père ont périclité quelques années auparavant. Gregor vit aux côtés de sa sœur Grete et de leurs parents, son travail permet donc de faire vivre les siens.

Désormais, devenu insecte, il est dans l'incapacité de communiquer avec sa famille, mais, cependant, il comprend tout ce qu'il se dit autour de lui. Il est pris au piège dans sa chambre, et l'ombre d'avoir une vie sociale est totalement réduite à néant. Ses parents le renient, ils ne veulent plus entendre parler de lui. Il effraie son père et le répugne, sa mère sera curieuse à de nombreuses reprises mais le laissera dans son désespoir. Seulement sa sœur, s'occupe de lui comme elle le peut, elle est la seule a éprouver de la compassion envers le monstre qu'est devenu son frère, même si lorsqu'elle entre dans sa chambre pour le nourrir ou faire le ménage, celui-ci se cache pour lui épargner la vue de cet être immonde qu'il est, à présent. Les siens le cache, ils ont honte de sa transformation et pourtant Gregor culpabilise de ne plus pouvoir les aider. Il persiste et tente de préserver le peu d'humanité qu'il lui reste en suivant discrètement et de loin la vie qui suit son court dans l'appartement familial. Ce personnage est meurtri autant physiquement que psychologiquement, la seule échappatoire à sa condition est la mort, il désespère et se laisse donc mourir, ce qui offrira un sentiment de libération à ses parents et à sa sœur.

Perceptions du personnage


Cette œuvre nous expose une vison kafkaïenne de la vie. La folie est représentée à travers ce personnage, par l'absurdité de la transformation qui lui tombe dessus, il ne croit pas à ce qui lui arrive, qui pourrait y croire : « « Et si je dormais un peu et oubliais toutes ces sottises ? » » ; « « Ah, mon Dieu », songea-t-il, « quel métier fatiguant j'ai choisi ! Jour après jour en tournée. Les affaires vous énervent bien plus qu'au siège même de la firme, et par-dessus le marché je dois subir le tracas des déplacements, le souci des correspondances ferroviaires, les repas irréguliers et mauvais, et des contacts humains qui changent sans cesse, ne durent jamais, ne deviennent jamais cordiaux. Que le diable emporte tout cela ! » » ; « Il glissa et reprit sa position antérieur. « A force de se lever tôt », pensa-t-il, « on devient complètement stupide.[...] ». On remarque que malgré le fait qu'il se soit métamorphosé, il ne perd pas la raison.

Gregor est inutile, il n'aide plus financièrement sa famille et ne peut pas sortir de sa chambre, il interprète ce changement comme un vrai handicap, sa routine devient insupportable.

La vision kafkaïenne de la vie est présente tout au long de cette œuvre et tout ce qu'elle comporte : l'absurdité, l'inutilité, le handicap, cette routine insupportable, et les relations familial corrompues.
 

L'exclusion de la société 

Après sa transformation, le personnage est totalement rejeté, ses parents ne comprennent pas et ne ressentent pas la moindre peine, la mort prochaine de Gregor représentera la fin d'un fardeau.

L'enfermement

Le personnage est voué à être enfermé dans sa chambre, mais également dans son corps d'insecte et dans le silence de cette pièce : « C'est au crépuscule seulement que Gregor se réveilla, après un sommeil lourd et comateux » ; « Il vit seulement encore, d’un dernier regard, qu’on ouvrait

la porte de sa chambre et que, suivie par sa sœur qui criait, sa mère en sortait précipitamment, en chemise, car sa sœur l’avait déshabillée pour qu’elle respirât plus librement pendant son évanouissement, puis que sa mère courait vers son père en perdant en chemin, l’un après l’autre, ses jupons délacés qui glissaient à terre, et qu’en trébuchant sur eux elle se précipitait sur le père, l’enlaçait, ne faisait plus qu’un avec lui – mais Gregor perdait déjà la vue – et, les mains derrière la nuque du père, le suppliait d’épargner la vie de Gregor. »

Ce sentiment de solitude et d'exclusion le meurtri, il est exclu comme les malades mentaux en marge de la société, envoyés dans les asiles, et torturés. Il souffre du regard que porte les siens sur lui, d'ailleurs aucuns membres de sa famille ne se préoccupe de ce qu'il peut ressentir : « Cette grave blessure, dont Gregor souffrit plus d’un mois –personne n’osant enlever la pomme, elle resta comme un visible souvenir, fichée dans sa chair – parut rappeler, même à son père, qu’en dépit de la forme affligeante et même répugnante qu’il avait à présent, Gregor était un membre de la famille, qu’on n’avait pas le droit de le traiter en ennemi et qu’on contraire le devoir familial imposait qu’à son égard on ravalât toute aversion et l’on s’armât de patience, rien que de patience. ».

Il perd son humanité et renonce à la vie, sa famille est libérée : « Et ce fut pour eux comme la confirmation de ces rêves nouveaux et de ces bonnes intentions, lorsqu’en arrivant à destination ils virent leur fille se lever la première et étirer son jeune corps. ». C'est lorsque quand la femme de ménage découvre le corps de Gregor que l'image du récit est la plus forte, car le personnage de la nouvelle est réduit à un « ça » : « Venez voir un peu ça, c’est crevé ; c’est là, par terre, complètement crevé ».


 La nouvelle en vidéo (extrait : commencement de l’œuvre)


http://www.ina.fr/video/CPC83051913


Ce qui nous permet de dire que la folie est représentée à travers le personnage ici, est tout d'abord le thème présent dans cette œuvre, qui est la propriété de l'auteur.


Le thème « kafkaïen » est la transformation de la métamorphose en littérature, cela caractérise le style de Kafka, il est souvent péjoratif car il sert d'évocation de l'atmosphère sinistre, absurde et dérisoire présente dans les œuvres de cet auteur tchèque. L’œuvre en elle même est la représentation métaphorique de la folie, on y retrouve vraiment la vision kafkaïenne de la vie, de par l’absurdité, l'inutilité, le handicap, la routine insupportable, les relations familial corrompues et le fait de ne plus avoir de vie social, ce thème rentre parfaitement dans les critères de la folie, puisque l'absurde et l'illogique y règne. D'ailleurs, nous ne savons pas ce qu'est devenu réellement le personnage, certains le qualifie de vermine. Cette nouvelle nous expose un être rejeté, exclu de la société, comme les malades mentaux de cette époque. Elle se trouve au cœur de la thématique de Kafka, qui nous fait nous interroger sur la signification de la vie, sur notre destinée, sur le fait que l'humain soit qu'une vermine vouée à mourir, délaissée par son entourage qui ne ressent aucune compassion.


A aucun moment, l'auteur nous explique la raison de cette métamorphose, il se contente de la décrire et de la présenter comme une fatalité.

II. La folie meurtrière représentée à travers les personnages du XIXe et du XXe siècles






Le terme de « fous » n'est généralement pas employé, nous qualifions les individus comportant des pathologies relatant de la folie, de « malades mentaux ». Certaines personnes sont atteintes de phases de dépressions chroniques sévères ou encore de fortes addictions, ce qui parfois les mènes au suicide ou à commettre des délits, comme des meurtres. Nous allons voir comment cela est-il représenté dans la littérature.

A. La folie meurtrière représentée en poésie

C'est dans un Paris révolutionnaire que naît Charles Baudelaire en 1821 où étaient déjà présents la poésie et le romantisme, le mouvement culturel qui s'est diffusé en Europe au cours du XIXème siècle, s'exprimant dans la littérature, la peinture, la sculpture, la musique et la politique, ce mouvement cherche l'évasion et le ravissement dans le rêve, le morbide et le sublime ou encore l'exotisme et le passé, il est l'idéal ou le cauchemar d'une sensibilité passionnée et mélancolique et a influencé Baudelaire dans l'écriture de ses poèmes. Cet auteur est sans doute une icône de cette époque où le mouvement romantique était caractérisé par le Mal du Siècle.

Nous étudions à présent la troisième section de poème se nommant Le Vin des Fleurs du Mal, plus précisément le troisième poème de cette section, Le Vin de l'Assassin. Un poème composé de treize quatrains traitant d'un homme plaintif qui a tué sa femme, lorsqu'il était ivre car elle lui avait donné l'interdiction de dépenser son salaire dans l'achat de vin. Nous verrons, en quoi ce poème est il révélateur d'une folie meurtrière ? Donc, nous nous intéresserons d'abord au meurtre commis, nous nous pencherons ensuite sur l'addiction du personnage envers le vin,qui le conduira à une échappatoire fatal.


LE VIN DE L'ASSASSIN

Ma femme est morte, je suis libre !
Je puis donc boire tout mon soûl.
Lorsque je rentrais sans un sou,
Ses cris me déchiraient la fibre.

Autant qu'un roi je suis heureux ;
L'air est pur, le ciel admirable...
Nous avions un été semblable
Lorsque j'en devins amoureux !

L'horrible soif qui me déchire
Aurait besoin pour s'assouvir
D'autant de vin qu'en peut tenir
Son tombeau ; - ce n'est pas peu dire :

Je l'ai jetée au fond d'un puits,
Et j'ai même poussé sur elle
Tous les pavés de la margelle.
- Je l'oublierai si je le puis !

Au nom des serments de tendresse,
Dont rien ne peut nous délier,
Et pour nous réconcilier
Comme au beau temps de notre ivresse,

J'implorai d'elle un rendez-vous,
Le soir, sur une route obscure.
Elle y vint ! - folle créature !
Nous sommes tous plus ou moins fous !

Elle était encore jolie,
Quoique bien fatiguée ! et moi,
Je l'aimais trop ! voilà pourquoi
Je lui dis : Sors de cette vie !

Nul ne peut me comprendre. Un seul
Parmi ces ivrognes stupides
Songea-t-il dans ses nuits morbides
A faire du vin un linceul ?

Cette crapule invulnérable
Comme les machines de fer
Jamais, ni l'été ni l'hiver,
N'a connu l'amour véritable,

Avec ses noirs enchantements
Son cortège infernal d'alarmes,
Ses fioles de poison, ses larmes,
Ses bruits de chaîne et d'ossements !

- Me voilà libre et solitaire !
Je serai ce soir ivre mort ;
Alors, sans peur et sans remord,
Je me coucherai sur la terre,

Et je dormirai comme un chien !
Le chariot aux lourdes roues
Chargé de pierres et de boues,
Le wagon enragé peut bien

Écraser ma tête coupable
Ou me couper par le milieu,
Je m'en moque comme de Dieu,
Du Diable ou de la Sainte Table !


Le meurtre commis

Ce poème met en scène la mort de la femme du personnage, en effet dès la lecture du titre, nous nous rendons compte que celui-ci l'a tué.

Le ressenti du personnage

Le premier vers nous informe que sa femme est morte, c'est une délivrance pour le personnage au lieu d'être en deuil, il s'en réjouit : « Ma femme est morte, je suis libre ! ». Il se sent « libre » car à présent plus personne ne l’empêchera de boire, ce premier quatrains nous expose le contexte, d'ailleurs le vers qui suit nous prouve qu'à présent il pourra boire en toute tranquillité : « Je puis donc boire tout mon soûl. », elle est « morte » « donc » il est « libre », d'ailleurs ce mot « libre » revient au premier vers du onzième quatrain mais prend un sens différent. Le quatrième vers nous montre a quel point cet assassin ce sentait oppressé de la conduite de sa femme, avec la personnification de ses cris : « Ses cris me déchiraient la fibre. ». La deuxième strophe nous montre la satisfaction du personnage face à la disparition de son épouse avec les mots : « heureux » (premier vers) ; « pur » ; « admirable » (second vers).

On peut également remarquer au quatrième quatrain, que le personnage risque d'être hanté par ce qu'il a commis, avec le dernier vers de cette strophe : « - Je l'oublierai si je le puis ! », on peut penser avec ce tiret placé au début du vers, que Baudelaire bien qu'il n'eut tué personne parle d'une de ses conquêtes, dont il n'arrive pas à se défaire du souvenir, car en effet, beaucoup de ses poèmes présents dans Les Fleurs du mal étaient destinés à des femmes (exemples : La Chevelure correspondant à Jeanne Duval ; Réversibilité inspiré de Madame Sabatier ; L'Irréparable pour Marie Daubrun, etc...).

Le déroulement du crime


Le poème nous expose le déroulement du crime. La sixième strophe met en lumière la procédure du personnage avant de la tuer notamment avec son premier vers : « J'implorai d'elle un rendez-vous, » et le second vers nous montre les circonstances du lieu de rencontre : « Le soir, sur une route obscure. », l'hémistiche à ce vers renforce l'idée de fatalité, le côté obscur du crime comme cette route. La proposition « - folle créature ! » également au sixième quatrain a une connotation ironique, car il déclare que sa femme est folle et renforce cet adjectif avec le point d'exclamation mais c'est lui l'assassin, de plus il annonce par la suite « Nous sommes tous plus ou moins fous ! », ici la sensation que ça soit l'auteur qui parle est plus accentué que dans le reste du poème car un avis est donné sur la société notamment sur le peuple. La folie est d'autant plus représentée dans la septième strophe car il présume l'avoir tué par amour : « Je l'aimais trop ! voilà pourquoi
Je lui dis : Sors de cette vie ! ». Il l'a tue car elle était sûrement « bien fatiguée »(septième strophe, second vers) de l'addiction excessive de son époux, au lieu de se défaire de sa dépendance au vin, d'ailleurs il ne ressent aucun « remord » (onzième quatrain, troisième vers) le quatrième vers au troisième quatrain nous prouve également qui ne regrette pas son acte « Son tombeau ; - ce n'est pas peu dire », que l'alcool est plus important, malgré qu'au treizième quatrain il y est : « ma tête coupable » (premier vers). Les éléments du déroulement du crime sont aussi présent à la quatrième strophe du poème :
« Je l'ai jetée au fond d'un puits,
Et j'ai même poussé sur elle
Tous les pavés de la margelle. »

 De par les traits du déroulement de ce crime nous retrouvons bien le côté obscur et manipulateur d'un assassin, ainsi que la folie qui est représentée à travers ce personnage.

Confusions entre le vin et la défunte


Le quatrième vers de cette strophe nous pousse à nous interroger, est il question de la défunte ou de l'amour qu'il porte au vin : « Lorsque j'en devins amoureux ! », une autre incertitude semblable à celle-ci se pose également au quatrième vers du cinquième quatrain : « Comme au beau temps de notre ivresse », est-il vraiment question de l'ivresse de leur amour ici., le mot « ivresse » porte à confusion en vu de la position qu'il tient dans cette cinquième strophe. Le dixième quatrain comporte le même embrouillement on ne sait pas si c'est de cet élixir addictif dont il est question ou de la pauvre femme assassinée :

« Avec ses noirs enchantements
Son cortège infernal d'alarmes,
Ses fioles de poison, ses larmes,
Ses bruits de chaîne et d'ossements ! », et cela surtout à cause du vers qui précède ce quatrain, plus précisément des mots : « l'amour véritable » (quatrième vers, neuvième strophe).
 


D'une addiction pour le vin, à une échappatoire fatal




Une addiction pour le vin, est représentée dans ce poème, d'ailleurs tout état addictif conduit à la folie, ici elle a mené le personnage a commettre un crime.

Description de l'addiction du personnage

Ce personnage n'est pas en adoration du vin c'est plutôt une addiction malsaine qui est traduite ici, et il en est conscient mais ne peut pas s'en défaire. Même si au début du poème il est « heureux » (premier vers, seconde strophe) de « boire tout » son « soûl » (premier quatrain, second vers), cette consommation est rapidement décrite de manière péjorative par le personnage lui même : « L'horrible soif qui me déchire » ( premier vers, troisième quatrain) ; au second vers de la huitième strophe, il qualifie les gens qui boivent d'« ivrognes stupides », d'ailleurs, les deux premiers vers de la neuvième strophe sont explicites également, il y a ici une double personnification d' « Un seul
Parmi ces ivrognes stupides » en « crapule invulnérable » suivit d'une autre en « machines de fer ».

La folie mène a l'exclusion de la société surtout au XIXème siècle, et le premier vers de la onzième strophe nous l'illustre : « - Me voilà libre et solitaire ! », le personnage se sent libre maintenant que sa femme n'est plus là et solitaire car il est seul mais ce vers de par sont tiret à son début peut nous renvoyer encore à la voix de Baudelaire et non pas au narrateur fictif.

 Une double représentation 


La folie meurtrière est représentée deux fois dans ce poème, le personnage a été mené à assassiner sa femme car elle l'empêchais de boire, mais lui aussi est destiné à mourir, de son plain-gré.

Le personnage est habité par le souvenir de sa femme on le voit au quatrième vers du quatrième quatrain : « - Je l'oublierai si je le puis ! » et il se sent incompris : « Nul ne peut me comprendre. »(huitième strophe, premier vers), des éléments qui peuvent le conduire dans une posture de solitaire. Le champ lexical de la mort est présent : « morte »(premier vers du poème) qualifie sa femme qui veut signifier encore une fois que le personnage se retrouve seul ; « tombeau » (quatrième vers, troisième strophe) ; « morbides » (huitième quatrain, troisième vers) décrit les nuit d'un ivrogne stupide, le personnage lui même est un ivrogne cela peut donc qualifier ses propres nuits ; « linceul » (quatrième vers, huitième strophe), le vers où se trouve ce mot est intéressent, car avec son point d'interrogation à la fin, on peut supposer que le personnage parle de sa mort ; « poison » ( troisième vers, dixième quatrain) qui peut être associé au vin ; « ossements » (quatrième vers, dixième quatrain) ; « mort » (second vers, onzième strophe), ce vers nous dévoile que le personnage prévoit sa mort : « Je serai ce soir ivre mort » ; « Dieu » (troisième vers, treizième strophe) ; « Diable », « Sainte Table » (dernier vers du poème ». la scène du décès du personnage nous est exposé notamment avec les deux derniers vers de la onzième strophe :
« Alors, sans peur et sans remord,
Je me coucherai sur la terre, », « sans peur » est encore un élément qui nous montre que le personnage boit, car si il été sobre peut-être qui n'aurait pas été sans appréhension à l’approche de la mort. La douzième strophe nous dévoile également la venu du moment fatal, il se compare a un chien au premier vers et cela prend un tournent très péjoratif du mot « chien » par le point d'exclamation en fin de vers, le troisième vers : « Chargé de pierres et de boues », nous rappelle ce qui s'est produit lors de son crime envers sa femme les « pierres » comme les « pavés de la margelle » (troisième vers, quatrième quatrain) et « de boues » comme le fond du puits où il l'a jetée qui devait être humide, à la  douzième strophe le verbe « écraser » nous renvoie aussi à l'image de sa femme, qui a sûrement été écrasée par les « pavés », ce premier vers nous montre que l’assassin est conscient qu'il a commis un crime et qu'il a laisser son addiction prendre le dessus, on le remarque par « ma tête coupable », cette strophe nous informe qu'il se moque de la manière dont il va mourir :
« Je m'en moque comme de Dieu,
Du Diable ou de la Sainte Table ! ».

La folie meurtrière est représentée à travers le(s) personnage(s) ici, de par en premier temps le titre "Le Vin de l'assassin" qui nous donne une information primordial sur le poème car on sait qu'il traite d'un assassin ayant donc une addiction pour le vin comme nous le comprenons par la suite, à la lecture du poème. Dans ce poème, le personnage mis en avant commet le meurtre de sa femme et se donnera ensuite la mort. L'alcool est un conducteur de folie comme toute autre drogue et d'ailleurs c'est le cas ici car le personnage a tué sa femme pour plus qu'elle lui reproche sa consommation.

On peut ajouter que, dans ce poème l'énonciation est faite à la première personne, comme de nombreux poèmes des Fleurs du mal, on peut imaginer que Baudelaire donne son avis à travers les vers qui l'a écrit, mais il n'était pas alcoolique il s'adonnait plutôt au drogues et aux excitants. Pour Baudelaire le vin reste plutôt l'élément d'une série qui représente l'érotisme comme dans Le Vin du solitaire, la révolte et le rêve comme dans Le Vin des chiffonniers, l'idée de rêve est surtout représentée dans Le Vin des amants.