A. Contexte historique

a) Étymologie du mot « folie »

Le mot « folie » vient du latin «fol» qualifiant une personne atteinte de troubles mentaux, mais « fol » se retrouve aussi dans le parler provençal, utilisé au sens latin de soufflet.

b) La loi des aliénés

Sous le règne du roi Louis-Philippe la « Loi des aliénés » datant du 30 juin 1838, fut promulguée, elle traitait des institutions et de la prise en charge des malades mentaux. Avant la mise en place de cette loi, n'importe qui pouvait faire hospitaliser un autre individu, en raison des abus, cela constituait un sérieux problème (certaines personnes étaient envoyées à l'asile sous le prétexte d'une folie, qui n'était pas existentielle ; de ce fait la famille, ou les proches vicieux pouvaient récupérer les biens de la personne). Elle fut inspirée par Jean-Etienne Esquirol, elle imposait à chaque département la construction d'un asile et définissait les modalités d'internement. Les médecins pouvaient alors priver les malades mentaux de leur liberté (cela ne relevant plus du pouvoir judiciaire), une citation peut venir illustrer ce fait : « L’aliéniste dans son asile apparaît donc comme un personnage qui cumule des fonctions d’administrateur, de juge, d’expert, de thérapeute et de savant », tirée d'Histoire de la psychologie en France, J. CARROY, A. OHAYON et R. PLAS, Grands repères, La Découverte, 2006, p. 21.

c) Les pratiques appliquées aux malades


L'interprétation de la folie au XIXème siècle évolue sensiblement par rapport aux siècles précédents, il est le siècle où on pratique les saignées avec la pensée que les troubles mentaux ont une origine organique, on purge les malades pour les vider de leur humeurs impures en les faisant vomir. La lobotomie est pratiquée par la psychiatrie au XXème siècle ainsi que des injections pour déclencher des comas, une stérilisation contrainte. De plus, les malades mentaux sont exterminés par l'Allemagne nazie.



d) Leur lieu d'internement

Le lieu de la folie, l’asile, devient un lieu qui connaît de nombreuses visites du peuple, ainsi que l'investissement des romanciers, il se change en un lieu culturellement ouvert à tous. Le monde asilaire comprend donc une multiplication des incursions de la littérature. On classe les malades en différentes catégories selon leurs critères, les spécificités de leur comportement. Prenons pour exemple, l’organisation d'un asile de Province Le Bon-Sauveur de Caen, cet asile à réunis en 1813 les aliénés du Calvados (département de la Basse-Normandie). Une classifications des malades se faisait donc, par rapport à leur sexe et leur profil. Cet asile était composé d'aliénés étant pensionnaires, de quartiers d'infirmeries, de tranquilles, de semi-tranquilles, d'agités, de malpropres, d'épileptiques, d'infirmes et d'enfants (certains termes employés comme le fait de qualifier les patients de « tranquilles », de « semi-tranquilles », ou encore de « malpropres » nous montre qu'il n'étaient pas traités comme nous traitons les malades mentaux de nos jours ; d'ailleurs ces noms qui leur étaient donnés, illustrent l'atrocité des pratiques qu'on leur infligeais).